Ce dimanche est appelé « le Dimanche de la Miséricorde. » C’est bien l’expérience vécue par les apôtres lors de l’apparition de Jésus ressuscité d’entre les morts, « le soir du troisième jour, » et celle de Thomas vécue « huit jours plus tard », parce qu’il n’était pas avec les douze le soir de Pâques. Quelle condescendance de la part du Ressuscité!
Première remarque : Les apôtres, tout à la joie de leur rencontre avec Jésus vivant, racontent à Thomas qui était absent. Comment se peut-il qu’il ait été absent, en ce moment si douloureux? Pensait-il qu’il pouvait vivre sa « peine » seul? Ou voulait-il mettre fin « à cette aventure vécue pendant trois ans avec ce Jésus qui les avait entraînés à sa suite? »
Deuxième remarque : Thomas laisse entrevoir son état d’esprit : « Si je ne vois pas je ne croirai pas. » C’est clair et net : on ne « l’aura pas à si bon compte! » Pas de « preuve, », « pas de foi… !» Mais voilà, la foi « ne repose pas sur une preuve, » elle est « la FOI, », ce qui veut dire une confiance infinie en Celui qui « était mort et qui est maintenant Vivant. »
Troisième remarque : « Huit jours plus tard, les disciples sont réunis, et Thomas est avec eux : les portes sont verrouillées! » Ce qui n’empêche pas Jésus d’être là au milieu d’eux! Jésus, « qui sait tout », invite Thomas à toucher les plaies, toujours « réelles, » de ses mains et de son côté. Une peinture, déjà ancienne, montre Thomas tout tremblant, hésitant à « toucher les plaies du Ressuscité ». Et Jésus lui prend la main et l’approche de son côté transpercé. Voilà toute la « hardiesse de Thomas confondue! » Il ne lui reste plus qu’à reconnaître la vérité qui lui est proposée, et de confesser : « MON SEIGNEUR ET MON DIEU. »
Et voilà que s’exprime la Miséricorde infinie de notre Grand Dieu et Seigneur. À l’apôtre qui demandait un « signe » il est donné de confesser que Jésus, qui a souffert la Passion, qui est mort, qui est descendu aux enfers, est RESSUSCITÉ, comme Il l’avait dit et conformément aux Écritures. Mais Thomas a fait le « passage de la vue à la foi. » Ce qu’il a cru est de l’ordre de la foi. Ce qu’il a vu n’est pas ce qu’il a cru. Il a cru que Jésus est « Seigneur et Dieu », mais cela il n’a pas pu le voir. Déjà, à Moïse, Dieu avait dit : « J’accorde ma bienveillance à qui je l’accorde, je fais miséricorde à qui je fais miséricorde. Tu ne peux pas voir ma face car aucun être ne saurait me voir et vivre. » (Ex 33,18-20) Tel est le chemin qui nous est ouvert, qui nous est offert, quelles que soient nos réticences, nos résistances, nos difficultés à croire. « Dieu de toutes les tendresses et de toutes les miséricordes, prends pitié de tous tes enfants. » AMEN. sr. Françoise Daigneault