La première lecture propose en ce deuxième dimanche du Carême ce qui est connu comme étant « le sacrifice d’Isaac. » Regardons ce texte de près pour entrer dans le drame qui s’y joue, ainsi que sa relation avec l’évangile de la transfiguration telle que présentée par Marc. Un commentateur rabbinique accompagne notre pénétration du texte. « Dieu dit à Abraham : « Prends ton fils… » Abraham demande à Dieu : « Lequel de ses fils il doit prendre. » Abraham sait bien qu’il a deux fils, le premier Ismaël né de son union avec Agar, servante égyptienne de Sara qui espérait, par elle, avoir une descendance : le second est Isaac. « Dieu précise : « ton unique, celui que tu aimes. » Et Dieu ajoute : « Isaac, et va avec lui au pays de Moriah, et là tu l’offriras en holocauste sur la montagne que je t’indiquerai. » Parler de sacrifice n’entre pas beaucoup, pour ne pas dire du tout, dans notre mentalité aujourd’hui. Retrouvons la signification profonde de ce terme qui a toujours sa place et sa valeur dans nos vies de chrétiens en marche à la suite de Jésus. Sacrifier une personne, ou un objet, c’est le rendre sacré, consacrer, saint. Dieu, qui est le seul SAINT, demande à Abraham de lui « consacrer » « son fils qu’il aime le plus, Isaac. » Mais voilà qu’Isaac est le fils de la Promesse faite à Abraham par Dieu même! Abraham se met en route avec Isaac vers la montagne que Dieu lui montrera. Abraham peut se mettre en route à cause de sa foi-confiance en ce Dieu qui est fidèle et tient toujours sa parole. Il est notre père dans la foi. Et Dieu répond à cette foi totale en réalisant en Isaac l’accomplissement de sa promesse : « Je le jure par moi-même, parce que tu as fait cela, parce que tu ne m’as pas refusé ton fils, ton unique, je te comblerai de bénédictions… » Dieu ne se laisse jamais vaincre en générosité!
Poursuivons avec l’évangile de Marc. « Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean, et les emmène sur une haute montagne. » Dieu, qui « est partout », se laisse chercher et trouver, « au plus profond de la terre comme au sommet des cieux! » « Il est transfiguré devant eux. » Ne nous arrive-t-il pas de rencontrer des personnes qui « rayonnent la bonté, la paix, la bienveillance! » Il se pourrait alors que nous soyons témoins d’une « transfiguration! » Cela fait du bien et comme Pierre nous disons : « Il est bon d’être ici… faisons trois tentes. » Et la Voix venue du ciel se fait révélation : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé : écoutez-le. » C’est bien de cela qu’il s’agit : au-delà du « voir » il y a « l’écoute : » Écoute de Dieu dans sa Parole : écoute de celui qui est mon prochain, dans la simplicité du quotidien. C’est là que tout se joue… Sr. Françoise, sfb