« Voilà que le monde entier se met à sa suite. » (Jn 12,19). Ce verset marque le « contexte » de l’évangile de ce cinquième dimanche de Carême. Même les Grecs présents à Jérusalem veulent « voir » Jésus. Déjà au tout début de son évangile Jean a une scène semblable quand, après avoir entendu Jean Baptiste dire « Voici l’Agneau de Dieu », deux de ses disciples se mettent à suivre Jésus qui leur demande « Qui cherchez-vous? » Et les disciples de demander « Maître, où habites-tu? » (Jn 1,36-38) Il semble que tout recommence. Mais maintenant « l’heure est venue où le Fils de l’homme doit être glorifié. »
Première remarque : D’abord « comprendre ce que Jésus entend par être glorifié. » Il enchaîne : « Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul, si au contraire il meurt il porte du fruit en abondance. » La comparaison semble « claire », mais son « sens profond » peut encore nous échapper. L’Heure dont parle Jésus est celle où mourir c’est vivre, où perdre c’est gagner. Pour se multiplier, le grain de blé tombé en terre doit se décomposer. C’est « à prendre ou à laisser. » Là se joue notre liberté.
Deuxième remarque : Les Grecs disent à Philippe et André : « Nous voudrions voir Jésus. » Qui aujourd’hui encore, nous fera « voir » Jésus? Qui nous aidera à découvrir, dans sa mort même, les premiers signes de sa glorification? Quels sont les Philippe et André qui nous aideront à reconnaître dans « le Fils de l’homme, élevé de terre, celui qui attire à lui tous les humains? » Et si ce « qui » était moi…!
Troisième remarque : La Grande Semaine se fait proche. Déjà nous entendons Jésus dire : « Maintenant, mon âme est troublée, et que dirais-je : Père, sauve-moi de cette heure? Mais c’est précisément pour cette heure que je suis venu. Père, glorifie ton nom. » Le « nom » est une façon de manifester la « personne. » En demandant que le nom du Père soit glorifié, Jésus demande que Dieu soit manifesté comme Père en parachevant son œuvre d’amour pour tous les humains à travers la mort et la résurrection de son Fils unique et bien-aimé. Jamais nous ne finirons d’entrer dans ce Mystère d’amour fou du Père, pour moi, pour toi, pour tous ses enfants. Demandons les uns pour les autres la grâce de nous approcher du Christ en gloire en acceptant de naître de son côté transpercé. AMEN. s. Françoise, sfb