« Ô Seigneur, envoie ton Esprit, qui renouvelle la face de la terre. »

La Fête de Pentecôte n’est pas séparable de Pâques : elle en est « l’aboutissement. » Elle offre à tous les richesses pascales. Bien sûr, rien n’est terminé, mais tout est déjà donné avec la lumière qui nous est venue dans la nuit de Pâques : aujourd’hui c’est l’Esprit du Seigneur qui remplit l’univers et la terre entière brûle de son feu.

Par la venue de l’Esprit Saint, le Père « fait preuve d’une surabondance de sa vie communiquée à l’humanité. » Dans l’évangile de Jean au chapitre 14,23, Jésus avait dit : « Si quelqu’un m’aime, il observera ma parole, et mon Père l’aimera : nous viendrons à lui et nous établirons chez lui notre demeure. » C’est vraiment le « comble de l’amour, » si jamais l’amour a des « limites! »

          Pentecôte c’est un chemin ouvert vers la plénitude de ce que nous sommes appelés à être. L’Esprit Saint promis par Jésus est notre avocat, notre défenseur tout au long du chemin que nous sommes appelés à parcourir à la suite de Jésus jusqu’à « la demeure qu’Il nous prépare. » (Jn 14,2).

Pentecôte c’est aussi la transfiguration de toutes choses annoncée tout à la fin du livre de l’Apocalypse, réalisant tout ce que Dieu a préparé pour ceux qu’Il aime.

 Pentecôte c’est l’Esprit qui nous rappelle tout ce que Jésus a enseigné, partagé, vécu avec les siens. Il est Esprit de vérité et de liberté : l’une ne va pas sans l’autre. 

 Pentecôte c’est le Don par excellence fait par le Père et le Fils, c’est l’eau vive qui murmure en nous : « Viens vers le Père. »

Olivier Clément, théologien orthodoxe, écrit : « Aux premiers siècles du christianisme on nommait les chrétiens : « Ceux qui n’ont pas peur de la mort. C’est-à-dire ceux qui n’ont pas peur. » Ceux qui, par la foi dans la Résurrection, transforment aux tréfonds de leur être l’angoisse en confiance. Dans ce monde plus que jamais traversé de peurs – de la guerre, de la bombe nucléaire, du cancer, de l’accident quel qu’il soit -, prions pour être, dans l’Esprit donateur de vie, humblement libres de la peur, c’est-à-dire capables d’aimer. » 

 « Ô Seigneur, envoie ton Esprit, qui renouvelle la face de la terre. »

 Le lundi qui suit la Fête de Pentecôte, l’Églises célèbre la Bienheureuse Vierge Marie, Mère de l’Église. C’est le Concile Vatican II qui l’a reconnue comme telle. Marie est dans l’Église la première disciple de son Fils Jésus : elle est la croyante, Demandons-lui de nous apprendre à être à l’écoute de l’Esprit Saint, à l’accueillir, à devenir, comme elle, ces croyants qui « annoncent » par leur vie que Jésus est toujours « là » avec nous, Lui qui nous appelle ses « frères et ses amis. » Oui, qu’il en soit ainsi. Sr. Françoise